samedi 1 août 2015

Le spasme du sanglot

Un des sujets de notre rencontre du 1er août était le spasme du sanglot.

Toute personne s'occupant d'un enfant peut être confrontée un jour à ses spasmes très effrayants et pourtant sans danger.

L'enfant pleure (ou pas), s'arrête de respirer, devient rouge, les yeux révulsés et peut perdre connaissance quelques secondes.

Souvent un des parents a lui même eu des spasmes dans son enfance.
La crise est déclenchée par une colère, une angoisse, une peur ou une douleur.
Si la crise a été déclenchée par une colère, il ne faudra surtout pas céder à l'enfant.

Lors de la première crise, le plus souvent après 6 mois (mais pas toujours), il conviendra d'appeler les secours, le corps médical pratiquera peut pratiquer d'autres examens pour écarter d'autres pathologies.

Ensuite concernant l'assistante maternelle, un protocole sur la conduite à tenir sera mis en place.

Quelques petits gestes à connaitre comme souffler doucement sur le visage de l'enfant ou lui changer les idées en l'amenant à l'extérieur.

Quelques textes de sources hospitalières :



"Spasme du sanglot" chez le jeune enfant

Réaction à une émotion forte ou à une contrariété chez certains jeunes enfants.

• L'enfant manifeste sa colère, sa douleur ou sa peur par des pleurs incontrôlés ou se met à hurler, jusqu'à ne plus pouvoir reprendre son souffle. Il peut alors perdre connaissance quelques secondes, parfois avec les yeux révulsés. Ses lèvres ou son visage peuvent présenter une cyanose. Puis la respiration reprend spontanément et l'enfant reprend connaissance. Chez certains enfants, le spasme du sanglot se traduit simplement par un malaise d'allure vagale.

• Aucun traitement n'est nécessaire, il suffit de rassurer l'enfant et ses parents.

(documents rédigés le 01.12.209 par JL Fauquert, Validation le 02.12.209 : A Leroy, B. Souweine, A. Beytout, D. Caillaud, O. Traore, adressés à tous les centres de vaccination, pneumologues, allergologues et pédiatres de la région Auvergne)
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Hôpitaux universitaires de Genève


Votre enfant vient d’avoir une sorte de «crise» provoquée par une contrariété, une peur ou une douleur. Votre enfant a alors commencé à pleurer très vigoureusement. Soudain, il a poussé un long cri et a retenu sa respiration avec la bouche ouverte et le regard fixe. Ses lèvres sont devenues bleues et parfois son teint pâle. Il s’est ensuite évanoui. Puis, votre enfant a repris sa respiration et s’est réveillé en moins d’une minute.

QU’EST-CE QUE C’EST ?

Il s’agit probablement d’un spasme du sanglot. Un spasme du sanglot est toujours provoqué par un fort sentiment de peur, de colère ou de douleur.
LE BON CONSEIL
Ces spasmes du sanglot ne sont pas dangereux et s’arrêtent d’eux-mêmes mais ils sont très impressionnants pour les parents. Couchez votre enfant par terre pour qu’il ne se blesse pas. Observez- le sans rien faire et évaluez la durée de l’épisode sur votre montre. Essayez de garder votre calme !
Ce malaise survient chez les jeunes enfants spécialement sensibles aux émotions et qui réagissent en arrêtant de respirer pendant un très court instant. La respiration reprend ensuite spontanément dès que l’enfant s’est évanoui. Il s’agit de crises sans danger qui n’aboutissent ni à de l’épilepsie, ni à des problèmes pour le cerveau. Elles disparaissent aux alentours de l’âge de 5 ans.


COMMENT SOIGNER VOTRE ENFANT ?

Comment prévenir d’autres épisodes ?
  • Si la crise a été déclenchée par une colère face à un refus de votre part, surtout ne cédez pas au désir de votre enfant. Ce serait le meilleur moyen de déclencher de nouvelles crises suite à un prochain refus.
  • Si la crise a été provoquée par une peur ou par une chute, il est difficile de prévenir un nouvel épisode.

QUAND FAUT-IL CONSULTER VOTRE PÉDIATRE ?

Dans les 24 heures si :
  • la crise a duré plus d’une minute
  • la crise a été accompagnée de secousses des jambes et/ou des bras
  • la crise n’a pas été provoquée par une peur ou une contrariété.
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Spasme du sanglot
(source : univadis.fr)
par le Dr Vincent Lucet
Pédiatre - Unité de rythmologie pédiatrique - Château des Côtes (78)
Introduction

Les spasmes du sanglot constituent un motif fréquent de consultation pédiatrique.
Certains auteurs estiment que près d’1/3 des enfants feront un jour ou l’autre un spasme du sanglot de gravité variable.
En réalité, les formes typiques sont plus rares (0.1 à 4 % des nourrissons).
Les formes cliniques


Il existe 3 formes cliniques :
  • la forme « bleue »
  • la forme « pâle »
  • et la forme « mixte »
  • Dans la forme « bleue », il s’agit typiquement d’un nourrisson qui, à l’âge de la marche, à l’occasion d’une douleur ou d’une contrariété, se met à pleurer, se bloquer, devient bleu puis perd brièvement connaissance
    La reprise de conscience est rapide mais l’enfant reste souvent fatigué et somnolent au décours.
  • Dans la forme « pâle », plus souvent déclenchée par une douleur, les cris de l’enfant et le blocage respiratoire sont typiquement plus brefs, suivie d’une perte de connaissance avec pâleur intense et hypotonie.
  • Enfin, dans les fréquentes formes « mixtes », on observe souvent une pâleur intense avec cyanose des lèvres.
    La blocpnée est alors plus ou moins prolongée.
Le pronostic

Le pronostic de spasme du sanglot est bon, même si l’enfant peut récidiver des malaises plus ou moins impressionnants jusqu’en Maternelle.
A distance, le développement psychomoteur et intellectuel est strictement normal.
Quand faut-il explorer un spasme du sanglot ?

Quand faut-il explorer un spasme du sanglot ?

La très grande majorité des spasmes du sanglot ne nécessite aucun examen complémentaire et ne relève que d’une prise en charge pédiatrique séquentielle et sécurisante.

Cependant, certains spasmes atypiques nécessitent un minimum d’examens complémentaires. Il s’agit de spasmes à début précoce (premiers mois de vie) ou manifestement graves et invalidants, conduisant à des hospitalisations répétées.
On sera alors amené à pratiquer au minimum :
  • un bilan biologique avec ionogramme et calcémie
  • un ECG
  • une échographie cardiaque
  • un holter complété avec un réflexe oculo-cardiaque pour rechercher une hyperréflexivité vagale,
  • voire un EEG et une IRM cérébrale.
Il convient, en effet, d’éliminer:
  • un trouble du rythme cardiaque (QT long, tachycardie ventriculaire catécholergique)
  • une cardiopathie méconnue (avec ou sans hypertension artérielle pulmonaire)
  • une épilepsie (notamment dans les formes convulsivantes)
  • un Syndrome compressif (double arc, trachéomalacie, grossse amygdales)
  • un Syndrome d'Arnold-Chiari
  • ou d’autres pathologies plus rares...
Le traitement

Le plus souvent, une prise en charge sécurisante par le Pédiatre suffit à rassurer la famille et à éviter un nomadisme médical préjudiciable.
Un petit soutien psychologique temporaire, des sédatifs mineurs ou un traitement homéopathique permettent parfois d’aider à calmer l’angoisse parentale.
Il existe, cependant, des formes manifestes graves, invalidantes, du fait de la fréquence des malaises (parfois pluriquotidiens) ou de leur gravité apparente qui peuvent conduire à une désocialisation préjudiciable à l’enfant (exclusion de la crèche, rejet de l’assistante maternelle, impossibilité de garde, source de conflits familiaux).
Dans ces formes sévères, après échec d’une tentative de traitement martial, on est parfois amené à proposer l’implantation temporaire d’un stimulateur cardiaque d’efficacité souvent spectaculaire quand l’indication a bien été posée.