Celle-ci s'est déroulée à Lacaune, ville de résidence de la plupart des participantes.
Deux collègues de La Salvetat, dans l'Hérault, se sont jointes à mes collègues de l'association Maryse, Babeth, Aurélie, Paola et moi.
1ère séquence : L'ALIMENTATION DES 0/6 MOIS
OBJECTIFS INTERMÉDIAIRES :
• Appréhender la notion de besoins nutritionnels
avec un rappel des différents groupes : protéines, glucides et lipides, et quelques spécificités comme la fibre alimentaire
Les besoins den Kcal / jour suivant l'âge, on constate que la hausse en besoin n'est pas régulière chez le nourrisson : elle dépend de son stade de développement (marche...)
Petit exercice de décorticage d'étiquette, calcul des kilo-calories, kilo-joules...
Le kilo-joules est l'unité internationale depuis 1978, même si en France on continue à utiliser le kilo-calorie.
Un pense-bête : "GPL" (pour penser au carburant du corps) : Glucide, Protéines, Lipides
et des chiffres clés :
1g de glucide = 17 kj (les fibres alimentaires ont une valeur de 8 kj / g)
1g de protéines = 17kj
1g de lipides = 37 kj
Pour convertir les kj en kcal on les multiplie par 0.239
Une liste d'aliments avec leur tenir en fibre est fournie, ainsi que des recommandations.
• Connaître les besoins nutritionnels des 0/6 mois
Les besoins nutritionnels de l'enfant sont particuliers en raison de certaines de ses fonctions immatures et surtout de sa croissance.
Les besoins énergiques sont détaillés en 3 grandes catégories :
- les besoins liés à la croissance
- les besoins liés à la thermorégulation (énergie utilisé pour réguler notre température)
- les besoins liés à l'activité musculaire
Les besoins plastiques et fonctionnels :
- besoins en protéines
pour synthétiser les tissus (croissance), sans excès car les reins sont encore immatures.
- besoins en lipides : 2ème source d'énergie utilisée après les glucides. Le corps constitue une réserve, les acides gras essentiels permettent le développement cérébral et la maturation du système nerveux.
- besoins en eau : si le corps de l'adulte en contient 60%, suivi du nouveau né en contient 78%, et il peut en perdre rapidement à cause de :
--> ses difficultés à réguler sa température,
--> l'immaturité de ses reins
--> la surface de son corps qui est plus importante proportionnellement à son poids que celle de l'adulte (évaporation)
--> de plus son colon n'est pas encore assez mature pour filtrer l'eau à la fin de la digestion (voir plus bas)
• Activer / réactiver ses connaissances sur le système digestif et le processus de la digestion
Pour mieux comprendre les différences de fonctionnement entre celui de l'adulte et celui de l'enfant, nous commençons par le visionnage d'une vidéo qui nous montre le cheminement des aliments à l'intérieur du corps humain.
Tous les éléments de l'appareil digestif de l'adulte, les sucs, les enzymes, la flore intestinale ont été énumérés et leurs fonctions expliquées...
La digestion complète dure 24 heures.
• Connaître les spécificités de l'appareil digestif des 0/6 mois
- pas de dents pour mastiquer = alimentation liquide
- premières dents (incisives) = premier "entrainement" à la mastication
- sortie des prémolaires = mastication efficace
- a un réflexe de succion et des réflexes archaïques qui vont lui faire chercher le sein et refuser autre chose que le lait
- pas d'amylase salivaire (enzyme) = incapacité à transformer l'amidon en sucre = pas d'amidon (possibilité de remplacer par farine "diasthasée" = prédigérée)
- son œsophage est plus court = risque de régurgitation
- le cardia (clapet entre l'œsophage et l'estomac) immature = reflux (aliments en partie digérés car va et vient depuis l'estomac)
- suc gastrique moins acide (acide chlorhydrique) = détruit moins de bactéries donc estomac plus fragile (attention à l'hygiène)
- son estomac est plus petit (60 à 70ml) = repas moins importants mais plus fréquents
- peu de pepsine (enzyme dans l'estomac) = difficulté à digérer les protéines (viande)
- beaucoup de lipase (enzyme) = bon pour la digestion des graisses du lait
- intestins proportionnellement plus longs = transit plus long
- Péristaltisme (intestin qui se contracte pour assurer la progression des aliments) parfois en permanence = coliques
- lipase (enzyme) du pancréas en très faible quantité = difficulté à dissoudre les graisses autres que celles du lait (viande entre autres)
- flore intestinale inexistante = pas de digestion des fibres
- la fonction de "réservoir d'eau" du colon n'est pas encore très fonctionnelle = cette portion d'eau ne retourne pas dans le sang = risque de déshydratation
- pas de contrôle des sphincters = défécation automatique.
• Déterminer les conséquences de ces spécificités sur l'alimentation des 0/6 mois.
Ne donner que le lait maternel ou artificiel (ou spécifique), les seuls convenant à son système digestif.
• Proposer une alimentation lactée :
--> Déterminer les grandes lignes de l'allaitement maternel (technique ; avantages , inconvénients...)
Les mamans doivent penser très tôt à l'allaitement qu'elles vont choisir, afin qu'elle aient conscience des avantages et inconvénients de l'allaitement maternel et de l'allaitement artificiel.
Rassurer la maman qui va reprendre le travail et la soutenir dans son choix d'allaiter.
La conseiller : technique, quantité, durée, suppléments pour le nourrisson, conseils diététiques de bases pour la mère allaitante, sevrage
Il y a des maternités "pro" allaitement et d'autres...
Grâce à cette formation nous pourrons les y aider, en parlant du côté financier (l'allaitement maternel n'étant pas si économique que ça), du côté santé, de la maman, du bébé, le rôle du papa...
--> L'allaitement artificiel : connaître les différents types de laits infantiles et les critères de choix d'un lait infantile
Il y en a toute une panoplie.
Le lait 2ème âge ne se donne pas en fonction de l'âge mais de ce que l'enfant mange en dehors du lait, donc un enfant qui ne prend pas un repas complet (avec protéines...) doit rester au lait 1er âge
--> Connaître la ration lactée en fonction de l'âge de l'enfant
--> Préparer un biberon (protocole d'hygiène, matériel, protocole de préparation, entretien des matériels, règles de conservation eau poudre...)
Après nous avoir expliqué les différentes flores présentes sur notre peau, on nous a montré la bonne façon de nettoyer une table, un biberon, nos mains, puis comment préparer un biberon.
L'hygiène du réfrigérateur, la durée de conservation des aliments, frais, surgelés...
Le lait maternel ne doit pas être réchauffé au micro-onde car celui-ci modifie les molécules.
--> Analyser sa pratique (conséquence d'une mauvaise hygiène ou d'un mauvais dosage)
--> Donner le biberon (ambiance, rythme, confort, sécurité)
2ème séquence : ALIMENTATION DES 3/36 MOIS
OBJECTIFS INTERMÉDIAIRES :
• Connaître les nouveaux besoins nutritionnels et l'évolution des fonctions digestives du nourrisson (jusqu'à 12 mois) et de l'enfant en bas âge (1 à 3 ans).
Rappel sur le système digestif, qui a évolué depuis la naissance et qui va donc permettre l'introduction de nouveaux aliments.
L'enfant a de nouveaux besoins énergétiques, il grandit très vite.
Il a toujours des besoins en vitamines qui devront lui être apportés pour la plupart par son alimentation.
• Connaître les principes d'une alimentation adaptée à l'évolution des fonctions digestives (nombre et structure des repas, textures, introduction de nouveaux aliments)
Le tout petit de moins de 6 mois a un réflexe archaïque au niveau de la langue qui fait que tout corps étranger qui entre en contact avec celle-ci est recraché. Si ce corps étranger venait tout de même à s'éloigner vers la gorge ce même réflexe le lui ferait recracher.
Jusqu'à 6 mois, ce réflexe se déplace vers le fond de la gorge, ce qui fait que l'enfant peut mettre en bouche des corps étrangers mais s'il venait à trop s'éloigner vers la gorge ce même réflexe les lui ferait recracher (en fonction de sa taille).
Il y a une "mode" actuellement, la DME "Diversification Menée par l'Enfant", qui consiste, si toutes les conditions sont réunies, à proposer à l'enfant des aliments qu'il va pouvoir saisir et porter en bouche et ainsi se nourrir seul, à son rythme. Il y a beaucoup de conditions à remplir, chacune est essentielle, comme le fait de se tenir assis, de savoir portée de façon volontaire un aliment à la bouche... (pour en savoir plus)
Attention aux saucisses type "knacki" : il faut les couper au moins dans le sens de la longueur : en effet le diamètre de celles-ci correspond au diamètre de la trachée de l'enfant et son corps mou et de sa peau qui adhère font qu'en cas d'étouffement il est impossible de l'en faire extraire, même par un secouriste. Plusieurs décès ont déjà été constatés, d'ailleurs il y a désormais un avertissement sur les sachets.
• Proposer une alimentation diversifiée (étapes, formes, préparation, erreurs à éviter)
Avec entre autres les méfaits du sel (enfin du sodium !) qui sont déjà en quantité suffisante dans les aliments à leur état naturel.
La nécessité de l'apport des acides gras essentiels, que le corps ne sait pas fabriquer, ce sont les huiles végétales, la 1/2 cuillère à café qu'il faut ajouter au repas de l'enfant.
La texture évolue, de fluide (lait), elle passe à molle vers 6 mois.
C'est la texture des petits pots du commerce, il est difficile d'obtenir les mêmes résultats avec les robots ménagers de nos maisons.
Puis granuleuse quand l'enfant commence à mastiquer (8/10 mois), puis en petits morceaux tendres quand l'enfant a suffisamment de dents (12/14 mois).
Il faut éviter de mélanger deux textures dans un même plat, comme par exemple les petits morceaux dans une purée lisse : l'enfant quand il a la cuillère en bouche reconnait la texture fluide et l'envoie aussitôt vers sa gorge, si un petit morceau passe au même moment il peut par réflexe le rejeter, tousser... ou tout simplement être dans l'incompréhension, son signal ayant été faussé.
• Connaître les principes généraux d'une alimentation équilibrée (groupes d'aliments, équivalences)
Progressivement la structure des repas va évoluer avec l’ajout des groupes d'aliments manquants pour finir avec l'ensemble des 6 groupes d'aliments :
- Viande, Produits de la pêche, œufs (VPO)
- produits laitiers
- Corps gras
- Féculents
- Végétaux frais cuits
- Végétaux frais crus
À partir de 12 mois on introduit une entrée au menu et des crudités.
Les fruits et légumes crus ont des fibres plus dures que les fruits et légumes cuits et le corps a besoin des deux.
Certains aliments comme les choux, les lentilles, les blancs œufs et d'autres vont voir leur période d'introduction revue mais rien d'officiel encore. Les chercheurs auraient faits machine arrière, en habituant le corps dès le plus jeune âge on limiterait les allergies à certains aliments, ils pourraient donc être introduits dès 6 mois, à suivre...
• Établir des menus (méthodologie de critique de menus, méthodologie d'élaboration de menus)
Nous avons élaboré des menus à l'aide d'un tableau afin d'être sûr d'avoir un apport (et pas 2) de chaque groupe d'aliments.
Les indications sur les boîtes qui doit être surveillées au moment de l'achat...
Les aliments à bannir ou à privilégier en fonction de l'état de santé de l'enfant (diarrhée, constipation).
• Choisir les produits (étiquetage, labels de qualité,...)
• Préparer des repas (protocoles d'hygiène, préserver les valeurs nutritionnelles des aliments, utiliser des outils : tables de conversion, recettes, calendrier de saison...)
On nous a donné un tableau avec les épices et les meilleurs mariages, plein d'idées cuisine, ainsi qu'un "calendrier des festivités" avec des idées de plats en fonction (poisson d'avril, carnaval...)
3ème séquence : ALIMENTATION DES 6 MOIS - 3 ANS
OBJECTIFS INTERMÉDIAIRES /
• Accompagner la progression alimentaire (facteurs d'acceptation, matériel)
• Participer à l'éducation alimentaire :
--> Comprendre l'évolution du goût
On nous apprend que la perception des différentes saveurs se fait sur plusieurs zones de la langue, mais surtout que c'est le nez qui participe à hauteur de 90% dans la reconnaissance du goût. Des expériences ont été faite et un adulte qui se boucherait le nez et se banderait les yeux aurait peu de chance de reconnaître le goût de l'aliment qu'il mange.
De ce fait l'accent est mis sur la nécessité que l'enfant ait le nez bien dégagé au moment du repas.
--> Utiliser des supports pédagogiques liés au repas (livres, recettes ludiques)
on nous donne des exemples de livres
--> Aider à acquérir des habitudes alimentaires saine : prévenir le surpoids
Attention à l'excès de gras et de sucre.
--> Connaître quelques troubles du comportement alimentaire
Nous avons abordé différentes situations que nous pouvons rencontrer, la néophobie, l'addiction au sucre, les excès... et parlé de l'attitude à adopter, des conseils à donner, au parents aussi car c'est avant tout un travail d'équipe !
On nous a donné pas mal de lecture
--> Transmettre quelques règles d'hygiène autour du repas (hygiène des mains, bucco-dentaire, conditions d'une bonne digestion - rythme, mastication...)
--> S'interroger et gérer quelques comportements alimentaires : l'enfant qui mange trop/pas assez, celui qui refuse de manger.
Vers 18 mois / 2 ans il se peut que l'enfant rejette un nouvel aliment, d'où l’intérêt d'en introduire un maximum avant cet âge.
À partir de ce stade de la formation nous basculons naturellement vers la bientraitance : si l'enfant refuse de manger ne pas stresser, dédramatiser, suivant les "règles" ou l'organisation de chacune donner le dessert ou faire attendre que les autres ait terminés avant de le donner, assis ou debout là encore c'est selon...
PRIVER UN ENFANT DE DESSERT EST UNE FAUTE PROFESSIONNELLE.
Ce fut une partie très chargée en ressenti pour chacune, nous avons toutes eu à un moment donné un enfant qui nous a posé des questionnements, que nous n'avons pas su accompagner, par manque d'information justement.
Avec son autorisation je partage ici le contenu d'une page de la formation qui reprend les points à retenir, écrite par notre formatrice à partir du livre "Vivre heureux avec son enfant" de Catherine Gueguen, pédiatre bien connue des professionnels de la petite enfance, en cherchant sur Youtube vous trouverez plusieurs vidéos.
"ET LA BIENTRAITANCE ?
Après avoir expliqué les mécanismes de maturité émotionnelle et affective de l'enfant, Catherine Gueguen explique :
➔ Le rôle de l'adulte dans le cadre des repas.
En voici les grandes lignes :
• Aider l'enfant à se connaître, à être à l'écoute de son corps, connecté à ses sensations de faim, de satiété.
• Faire confiance à l'enfant, laisser l'enfant manger à sa faim.
• Se mettre à la place de l'enfant (empathie). Accueillir ses émotions, les sentir, les comprendre.
• Bannir jugements et étiquettes
• Ne pas utiliser menaces, cris, punitions, humiliations verbales et physiques qui n'éduquent pas l'enfant et sont nocives pour son cerveau.
➔ L'attitude de l'adulte dans le cadre des repas
En voici les grandes lignes :
• Accueillir ses propres émotions et les exprimer
• Aider l'enfant à mettre des mots sur ses émotions, puis dire ce qu'il souhaite
• Ne jamais dévaloriser ou humilier l'enfant
• Etre un modèle, repère, pour l'enfant mais aussi...
• ... accepter de ne pas l'être tous les jours !
• Donner des repères dans la douceur et la bienveillance
• Proposer une présence affectueuse
• Maîtriser le regard, le ton, les gestes
UNE ATTITUDE BIENVEILLANTE AIDE LE CERVEAU À SE DÉVELOPPER FAVORABLEMENT.
"Notre façon d'être, durant les repas, agit donc sur le développement de cerveau de l'enfant. La petite enfance est la période de la vie durant laquelle le cerveau est le plus fragile, le plus malléable.
Tout ce que vit l'enfant, toutes ses relations ont une impact majeur sur son devenir, en modifiant, modelant le développement du cerveau, et ces modifications se répercutent ensuite sur son comportement, ses capacités émotionnelles, relationnelles et sur ses facultés d'apprentissage. Oui, bien se comporter avec un enfant est primordial et a une influence décisive sur ce qu'il est et va devenir.
Catherine Gueguen""
• Plaisir de manger et découvertes sensorielles (mettre en valeur les préparations culinaires, ambiance autour du repas)
Le repas est avant tout un plaisir qu'il est possible de stimuler stimuler par la présentation des assiettes (éviter les marrons "caca"..., faire des présentations rigolotes...), et bien sûr par l'odeur et enfin le goût.
L'ambiance est bien sûr aussi essentielle : calme, détendu, sans stress.
Il faut nommer les aliments, montrer leur préparation à l'enfant chaque fois que possible...
Nous avons fait un petit atelier de présentation de desserts.
Pour cela notre animatrice nous avait demandé de confectionner un gâteau au chocolat rond, dont Paola s'est chargée, d'apporter des fraises "tagada" et des "toblerone"...
Elle nous a fait confectionner des desserts "attractifs" : un château et un paon ( ! )
Le hérisson a été confectionné par notre animatrice chez elle.
La formation s'est achevée après un goûter mérité :-)